concert passé

Aldo Romano 'Complete communion to Don Cherry'

Rouen, Hangar 23

20H30

12
Fév
2011

Une vie multiple de jazzman. L’élégance faite batterie.
“Avant d’être batteur, j’ai d’abord été guitariste et … danseur. Je participais à des concours de danse bebop au Tabou, à la Huchette, j’ai même été champion de Paris ! J’avais 17-18 ans, c’était la fin des années 50. J’ai appris la batterie sur le tas, avec les musiciens de Maxim Saury. Puis, avec Jean-François Jenny-Clark, nous avons joué au ‘Chat qui pêche’ avec les musiciens américains de passage : Jackie McLean, Dexter Gordon, Chet Baker, Albert Ayler … et, en 1965, Don Cherry. Avec Don - et Gato Barbieri - nous sommes partis en tournée en Italie, en Scandinavie. Don Cherry s’inspirait à la fois de la musique d’Ornette Coleman, qu’il venait de quitter, et des musiques du monde, c’était bien avant l’apparition du concept. Nous jouions la musique de ses disques Blue Note ‘Complete communion’, ‘Symphony for improvisers’, etc … Puis j’ai travaillé avec Steve Lacy et Carla Bley et je suis resté six mois avec Keith Jarrett, une des premières personnes à me donner confiance en moi. Il m’a dit que j’avais vraiment un sens mélodique et, ensuite, j’ai commencé à composer“.
Premier disque en leader en 1978, ‘Il Piacere’, dont le morceau ’Il camino’, sur lequel Claude Nougaro mettra ses paroles (‘Rimes’). En 1980 Aldo découvre Michel Petrucciani et l’arrache à son Midi natal. Il travaille aussi beaucoup avec Henri Texier, ce qui donnera bientôt le fameux trio Romano-Sclavis-Texier (+ le photographe Guy Le Querrec). Parallèllement le quartet ‘Palatino’ (Paolo Fresu/Glenn Ferris/Michel Benita/Aldo Romano) rencontre également un beau succès.
Avec ‘Complete communion to Don Cherry’, Aldo Romano a voulu rendre hommage à cette période sans précédent, les sixties, en reprenant des thèmes de Don Cherry, mais aussi ceux d’Ornette Coleman ou encore ses propres compositions. A ses côtés, deux jeunes soufflants de taille : Géraldine Laurent au saxophone alto et Fabrizio Bosso à la trompette. Et puis Henri Texier, l’ami de longue date à la contrebasse qui, lui aussi, a beaucoup joué avec Don Cherry.

Musiciens
Aldo Romano 'Complete communion to Don Cherry'

Fabrizio Bosso (trompette), Géraldine Laurent (saxophone alto), Henri Texier (contrebasse), Aldo Romano (batterie).

Photographies du concert
Vos impressions (10)
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Ce concert était vraiment génial!!
J’ai eu la chaire de poule du début à la fin.
Bravo a ces géants du jazz!

raphael piccon

ce concert été trop bien et j’ai bien aimé fabriozo bosso Géraldine Laurent aldo romano et henri texier

noé thiry

Ils tiennent sacrément le rythme les deux papy. Henri Texier a fait ronronner sa contrebasse comme jamais. Romano a su donner l’impulsion nécessaire pour que les deux solistes se projettent au delà de la simple prestation académique. Géraldine Laurent sous ses faux airs à la “côte Est” a parcouru les triples croches un peu comme Parker sous l’influence de la “brune”. Quand à ce diable de Bosso, le souffle de sa trompette a chaviré plus d’un et pour chapeauter ce beau monde, le “soul” de Don Cherry présent du début à la fin de ce concert.

jibepe76

Fabrizio le Boss
Très belle soirée sous le signe de Don Cherry, rappelant aux « anciens » de beaux souvenirs de Sainte Croix des Pelletiers (cornet de poche et drumming minimaliste). Emergea de ce concert la superbe trompette de Fabrizio Bosso, qui synthétise merveilleusement styles classique et moderne, et dont la modulation de l’attaque et la maîtrise de la sonorité bouchée sont très en phase avec les compositions de Cherry. L’autre grand plaisir du concert vint du grand patron (sic) de la rythmique, Henri le débonnaire, très (trop ?) amplifié comme à l’habitude et dont la pulsion mélodique est garante d’un indéfectible tempo.
Mais comme beaucoup de ces « anciens » qui en ont tellement entendu qu’ils bougonnent toujours, passons donc à quelques critiques ! J’ai été un peu déçu par l’altiste, dont le son de petit Desmond et surtout le jeu très légato m’ont semblé s’accorder moins bien au contexte (surtout comparativement à son collègue trompettiste). Je l’ai mieux appréciée dans les quelques ballades non dues à Cherry (en particulier la composition probablement de Romano en bis). Autre petite déception : le choix des thèmes de Cherry, qui a rendu le ton du concert trop uniforme et probablement empêché que l’ambiance et le public par voie de conséquence ne décollent (la faiblesse d’attaque dans le jeu de Géraldine Laurent malgré sa grande technique étant aussi de ce point de vue pénalisant).

jean-michel Bergue

Bien belle soirée !
Complète communion des quatre solistes !
Jamais Henri Texier ne m’avait ému à ce point dans les ballades
Revenez quand vous voulez !

Robin

Tout simplement et bêtement : whaaaaa !

Bruno Havard

Excellent concert, une musique subtile, la grande classe.
Un hommage se situant à mille lieux de l’imitation.
Encore bravo.

Pascal

Concert FABULEUX !!! Que dire si ce n’est que ce fût une Complete Communion; un bel hommage à Don cherry ; un Swing et rythme d’enfer ;) On en veut encore pleins des concerts comme ceux là !!!
Merci le HANGAR 23 et surtout merci le ROUEN JAZZ ACTION

LE REVE DE L'ESCALIER

Aldo Italian Gentleman
Ce dandy septuagénaire ne nous déçoit jamais, et si l’on peut lui reconnaitre une qualité outre son jeu coloré, a la fois virile et subtil, c’est de ne jamais se mettre en scène. C’est je crois le seul leader qui ne se réserve pas un seul solo lors de ses concerts, son jeu seul, surtout quand il est si bien apparié a son compère de toujours Henri Texier, suffit a donner a
ses formations successives une coloration qui fait sa marque de fabrique.

Retrouvait-on dans ce Qtet le son des années ou Don Cherry et Ornette Coleman tenaient les rennes d’une « new thing » dans le Jazz ? Probablement pas et c’est tant mieux, ce quartet s’est approprié cette musique pour en faire une relecture plus qu’une pale copie
Fabrizzio « souvent j’en fait trop » Bosso dont le jeu s’apparente plus a Clark Terry qu’a Don Cherry, puissant, toujours avec une parfaite justesse (ce qui n’était pas la caractéristique première recherchée chez Don Cherry) faisant cuivrer les suraigus, a mené en triples croches les 2 morceaux d’entrée, heureusement le lyrisme s’est bel et bien exprimé et les échanges avec Géraldine Laurent a l’alto ont fonctionnés a merveille. Cette dernière avec cette sonorité si reconnaissable par des notes coulées et une quasi absence d’attaque a joué ce répertoire tout en puissance (a s’en faire péter les joues, attention au syndrome Gillespie) et vélocité avec beaucoup d’inspiration. Au rappel une belle composition d’Aldo (pléonasme) y a allié la grâce.

Aldo était content que tant de monde soit venu un Samedi soir !! ?!  Mais qu’y avait il de mieux a faire (désolé pour ceux qui n’ont pas eu de place)

vincent guilbert

Enfin un groupe qui, s’écartant des plate-bandes du be-bop revival, considère que la “New Thing” des années 60 est aussi une musique classique, que l’on peut faire redécouvrir aux jeunes générations
La rythmique était parfaite, surtout la batterie bien sèche comme li faut d’Aldo. J’ai regretté un manque de complicité entre les souffleurs, par ailleurs j’ai préféré la couleur et le style du sax alto, plus fidèle à l’esprit de l’époque (n’oublions pas l’hommage que Géraldine Laurent a su rendre à Gigi Gryce). Beau concert donc, qui donne envie de réécouter d’une oreille à nouveau curieuse la musique de Cherry et Coleman

gilles cléroux

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